Prairies de l’Arnon

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Au pied du bourg et de ses bâtisses chargées d’histoire, en rive gauche de l’Arnon, s’étend un Espace Naturel Sensible bordé de grands arbres qui passerait bien pour un intrus dans le paysage si agricole de la Champagne berrichonne…

Espace naturel sensible

L’Arnon et la Champagne berrichonne

Peupliers Prairies de l'ArnonL’Arnon est une rivière fantasque qui naît sur les bords du Massif Central, comme un petit torrent, puis aborde la Champagne berrichonne où, dans son couloir de verdure, elle joue la placidité et le calme. Ici, elle se nomme diversité. Pour une grande part, elle trame l’espace : autrefois, elle commanda l’installation des hommes – moulins, domaines, gros bourgs comme celui de Reuilly – et de leurs activités. Souvent, les petits jardins lui étaient proches tandis que l’herbe des berges servait de pâture à des générations de bovins. Aujourd’hui, faute de combattants de ce genre, la plupart des prairies ont laissés place à des plantations de peupliers, champs de maïs ou friche.

Des sentiers de découverte

Si près du bourg, le site attire. Les habitants mais aussi les touristes d’un jour ou d’un peu plus, heureux de trouver une zone où ils peuvent conjuguer loisirs et plaisir de cheminer au bord de l’eau. Car passés les lieux de détente (zone de pêche, guinguette…), le promeneur s’enfonce dans la verdure, par des petits sentiers spécialement créés : dans les bois, le long de l’Arnon et de « la Rivière Neuve », auprès des jardins familiaux, soigneusement entretenus et partie prenante du patrimoine local.

Un lieu aménagé : fausse rivière, histoire du site

Carte postale Prairies de l'ArnonRien de plus artificiel que ce site d’apparence naturelle. Son aménagement global date du Moyen Âge, lorsque les hommes décident de résoudre les problèmes d’eau (par sa géographie, l’Arnon tend à inonder). Il fallait aussi composer avec les nombreux moulins qui, dispersés le long de son cours, perturbaient la circulation de l’eau. C’est pourquoi, vers le XVIème siècle, ils ont, à la main, creusé « la Rivière Neuve » (un bras de décharge long de 3 km) ainsi que de nombreux petits fossés se croisant dans le fond humide : ces travaux devaient canaliser les trop-pleins de la rivière et, par été sec, irriguer les prairies. Puis, au début des années 1990, vint « l’aménagement » de l’Arnon et ses objectifs d’assainissement : fin des inondations et limitation des périodes d’étiage. Travaux de curage et mise en place de barrages à clapets ont, certes, permis de réguler les eaux mais la nature n’en tira guère profit. Bien au contraire : les prairies furent données au maïs ou au peuplier tandis que disparaissaient toutes les petites zones humides.

Travaux d’aménagement

Prairies de l'ArnonDepuis quelques années, le site de Reuilly revient peu à peu à la nature. Les champs de maïs ont été rendus à la prairie naturelle (et l’herbe y pousse spontanément mais ce furent d’abord des orties et des gaillets) ils se plaisent particulièrement sur les sols enrichis par les engrais ; mais aujourd’hui, une flore plus diversifiée est en passe de s’installer, avec des pulicaires dysentériques, des boutons d’or, des salicaires, des guimauves… toutes fleurs qui signent la reconquête d’un milieu mouillé. Tous les ans, à la fin du mois de juin, un éleveur vient « faire les foins ». Enfin, des zones humides ont été recréées, petites mares que des fossés relient à « la Rivière Neuve ». Au printemps, lorsqu’elles sont en eau, elles reçoivent le frai des poissons.

Source : Valérie Baud sur le site du département de l’Indre.

Accès

Il est possible de visiter ce lieu toute l’année. Deux principaux accès s’offrent au public. Un petit pont à l’arrière de la stèle d’Yves Du Manoir accessible depuis le chemin de la Valterie ou depuis le parking se trouvant entre la guinguette et le camping municipal.

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